Prévention posturale et cocon

A voir

Le site psynem.necker.fr

Le site g.bb.free.fr avec une partie dédiée à la vigilance positionnelle des enfants prématurés

Pourquoi une prévention posturale?

Qui n'a jamais vu ces bébés qui à la suite d'un plus ou moins long séjour à l'hôpital, gardent cette même position rigide, qu'ils soient placés sur le dos, ou sur le ventre, couchés ou debout, la tête tournée sur un côté, et renversée à l'arrière, les bras en chandelier, les cuisses en grenouille écrasée, les pieds en canard, et pour lesquels toute activité située en dessous de la ligne des épaules semble inconcevable. Impossible de porter les mains à la bouches, impossible de saisir le jouet que tend papa ou maman devant soit...Ils semblent ne pas reconnaître leurs propres corps, ni bien sûr, l' usage qu'ils peuvent en faire.

Ces bébés sont souvent irritables, parfois même insaisissables, impossibles à assoire sur les genoux, difficiles à contenir dans le bain, ou même lors d'un " câlin ", parce qu'ils se raidissent en arc de cercle arrière au moindre contact

Diverses études se sont penchées sur les problèmes engendrés par ces postures anormales, acquises dès le début de l'hospitalisation du nouveau-né.

Le positionnement des bébés prématurés a été mis en place à des fins préventives, et s’appuie sur les travaux du Docteur A. GRENIER dans les années 1980.

Il nécessite la collaboration de toute l’équipe, en particulier les infirmières, auxiliaires, puéricultrices qui sont au quotidien avec l’enfant.

Il n'est nul besoin de rappeler l'immaturité neurologique de l'enfant prémturé. Celle-ci a pour conséquence une hypotonie généralisée de l'enfant qui ne peut lutter contre la pesanteur.

Les positions pathologiques du nouveau-né prématuré

L’enfant prématuré est ainsi sujet à adopter rapidement des positions vicieuses et dommageables pour son développement ultérieur.

Les bras en chandelier

Les épaules sont en rotation externe. L’enfant ne peut plus rapprocher ses bras du corps, et ses mains du visage.

Opisthotonos

C’est une contraction généralisée des muscles extenseurs. La tête est rejetée en arrière, l’extension axiale est privilégiée à l’enroulement.

Position de « grenouille écrasée » impliquant une attitude de « pieds en canard »

elle apparaît le plus souvent chez le bébé prématuré, et se voit aussi bien en décubitus dorsal que ventral. Les cuisses, genoux, pieds sont en complète rotation externe et les genoux remontent sur le côté du corps jusqu’aux hanches. Le bassin repose ainsi à plat sur le matelas.

Un outil à la vigilence positionnelle, le cocon

La mise en place de différents dispositifs ("Greniers", cocons...) ont été proposés depuis plusieurs années dans une prévention des troubles orthopédiques.

Le cocon maintient le bébé dans des attitudes fonctionnelles tout en lui offrant des possibilités de mobilité maximale. Au niveau de la ceinture pelvienne, il maintient les hanches en légère abduction, et les genoux en dessous des hanches. Les pieds sont posés à plat sur le lit (ou en contact avec un tissus épais) afin de favoriser la mobilisation volontaire des jambes. Au niveau de la ceinture scapulaire, placé au plus près du corps de bébé, il soutient légèrement les épaules. La tête est demie-fléchie dans l’axe afin de favoriser ventilation et déglutition.

Au delà de l’aspect orthopédique, le cocon répond aux besoins physiques et psychiques de l’enfant prématuré. C’est donc un outil important pour le psychomotricien.

Réponse aux besoins physiques

Un positionnement adapté aux caractéristiques physiologiques de l’enfant prématuré permet de normaliser l’équilibre du tonus neuromusculaire (respect de l’enroulement fœtal…), de soulager l’enfant de la pesanteur et ainsi de lui faciliter la mobilité et l’éveil. Les mains près de son visage, l’enfant à la possibilité de toucher son corps (et donc d’en prendre conscience), éventuellement de mettre la main à la bouche (sensation sécurisante). La triangulation mains-yeux-bouche est à la base de la découverte du corps. Cette posture encourage les actions d’exploration de l’enfant. La contenance du cocon n’est pas une contention : la liberté de mouvement du bébé est facilitée.

Réponse aux besoins psychiques

Le cocon maintient l’enfant dans des positions rassemblées, comme dans l’utérus protecteur. Le contact du cocon donne une limite spatiale au lit, son contact avec le sommet du crâne constitue un appui apprécié du bébé. En recréant les limites closes, en rassemblant ce corps si terriblement démantelé par des sensations multiples et stressantes, il procure au bébé un ancrage, lui permettant de retrouver un certain équilibre qui le rend plus réceptif à l'environnement et aux efforts déployés pour son bien-être et pour ses soins. C’est un moyen de détente, et donc aussi un outil antalgique de base appréciable.

L'utilisation du cocon, une pratique simple

Le décubitus dorsal

L’axe tête-tronc-bassin est préservé. La tête est demi-fléchie. Les épaules sont ramenées en avant permettant un rapprochement des bras le long de l’axe médian. Les mains peuvent être portées à la bouche. Les hanches sont maintenues en légère abduction, les genoux sont situés sous les hanches. Les pieds peuvent reposer au sol.

Le décubitus ventral

L’axe tête-tronc-bassin est préservé. La tête est demi-fléchie. Les épaules peuvent s’enrouler grâce à l’appui du tronc sur le cocon. Les mains peuvent être portées à la bouche. Les hanches sont maintenues en légère abduction, les genoux sont situés sous les hanches.

Le décubitus latéral

L’axe vertébral et la tête de l’enfant sont maintenus en enroulement. Celui-ci peut bouger librement ses membres inférieurs et supérieurs. L’aménagement de la couveuse peut permettre une stimulation visuelle ou tactile adaptée aux capacités de l’enfant.

En conclusion, la prévention posturale s’avère donc indispensable pour :

  • Prévenir les déformations articulaires et les raccourcissements musculaires
  • Supprimer les atteintes périphériques qui peuvent fausser les observations de l’examen neurologique
  • Réduire au maximum les risques de non-réversibilité pour les enfants à séquelles neurologiques
  • Prévenir le risque de retard psychomoteur
  • Soulager de la pesanteur
  • Rassembler les membres supérieurs et inférieurs et assurer un maximum de confort corporel
  • Favoriser un bon fonctionnement cardiaque, respiratoire et digestif.